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Être copropriétaire de sa résidence principale n’est pas toujours le prix de la tranquillité

Pour une majorité de Français il faudrait être (co)propriétaire de sa résidence principale. Être locataire ce serait jeter de l’argent par les fenêtres.

Acheter serait le prix de la tranquillité, un investissement et un impératif en raison des taux d’intérêts historiquement bas.


Le terme d’investissement se discute d’ailleurs selon les économistes: votre appartement ne génère en effet aucun revenu. Le fait de faire des travaux n’augmentera pas forcément sa valeur et vous ne savez pas à quel moment d’un cycle immobilier vous l’achetez.

Il y a pour moi une grande part d’irrationnel dans le choix de beaucoup de jeunes néo copropriétaires que nous voyons vite déchanter dans notre profession de syndic et un manque de « culture » de la copropriété.

Si tout le monde sait qu’il va devoir faire des travaux dans son appartement, que beaucoup ont compris le concept de payer des charges de copropriété trimestrielles et se renseignent à ce sujet (et encore...) beaucoup n’appréhendent pas le coût des travaux à venir dans une copropriété.

C’est particulièrement le cas ces derniers mois à Marseille où la prise de conscience généralisée et les injonctions de ravalement font se développer les grosses dépenses.

On ne peut pas reprocher aux néo copropriétaires cette méconnaissance. Il n’existe pas encore d’obligations de faire un diagnostic technique global qui permettrait de connaitre la situation globale de l’immeuble et l’estimatif du coût des travaux à venir.

La majorité des copropriétaires va se limiter à jauger l’état de façade et de la cage d’escalier. Peu s’intéressent aux fondations de l’immeuble, aux réseaux, à l’état de la charpente et de la toiture et l’achat ne tiendra pas compte du coût des travaux réguliers nécessaires.

J’ai récemment visité un immeuble qui paraissait en parfait état (ravalement, cage d’escalier) mais dont la structure des planchers des appartements était en piteux état et a nécessité un arrêté de péril. Personne n’a jamais eu l’idée de visiter tous les appartements d’un immeuble avant d’acheter (et on le prendrait pour un acheteur pénible).

Les agents immobiliers, les notaires et les banques sont souvent de mauvais conseils en matière de copropriété. Ils poussent à utiliser toutes les économies du ménage et à s’endetter à hauteur du fameux plafond de 33% des revenus ce qui ne laisse que peu de marge et rogne sérieusement sur la qualité de vie au moindre imprévu dans la copropriété.

Les travaux de copropriété ne sont pas la seule raison qui font qu’acheter sa résidence principale n’est pas toujours une bonne opération. Il faut également prendre conscience de la distorsion entre les prix de l’immobilier en centre-ville à l’achat et à la location.

En réalité dans la majorité des cas les aspirants acheteurs vont devoir revoir leur critère à la baisse et habiter un appartement moins bien situé, moins grands ou sans terrasse que s’ils étaient locataires.


J’ai choisi dans ce billet d’humeur de noircir le tableau volontairement : le but est d’ouvrir à la réflexion pour:

- Ne pas considérer l’achat d’une résidence principale comme quelque chose qui irait de soi.

- N’hésitez pas à envisager l’investissement locatif: cela peut vous permettre d'avoir une plus grosse marge de sécurité en ayant un loyer supérieur au remboursement par exemple.

- Même si vous aimez le charme de l'ancien n'oubliez pas que c'est un patrimoine qui nécessite un entretien régulier et donc beaucoup de dépenses.

- Considérez la taille de la copropriété: plus le nombre de copropriétaires est faible, plus les quote-part des travaux sont importantes.


Et vous qu'en pensez-vous ?

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